Retrouvailles Ardentes I Shûra ☻

Je refermais un livre. Soupirant, je le posais sur la table:

- Bon. J'espère que vous avez compris, n'oubliez pas l'examen pratique dans deux jours, tout ceux qui auront en-dessous de la moyenne se verront convier à des séances pratiques pendants les prochaines vacances !! lançais-je en commençant à effacer le tableau, entendant les plaintes et les jérémiades des élèves.

Et oui, c'était ma dernière heure de cours. La matinée venait de s'achever, et cet après-midi j'avais été convié à une réunion importante avec le Directeur. Je soupirais, qu'est-ce que Mephisto voulait pour me libérer des cours ? Enfin, je ne vais pas me plaindre. J'effacer le tableau à une main, l'autre était plus ou moins immobilisée, depuis cet incident c'était il y a quelques jours. Ce jour. Là où j'avais prévu de faire un shopping tranquillement, mais à la place, j'avais du gérer un incendie et un sale mangeur de démons. Effectivement, il m'avait planté une lame dans l'avant bras qui avait touché des nerfs, rien de grave, mais j'avais interdiction d'utiliser mon avant bras, donc j'avais cette jolie petite atèle où mon bras était replié sous ma poitrine... Tsss. C'était vraiment chiant. C'était juste chiant d'ailleurs, j'avais tellement de mal ! Mais bon, il fallait que les nerfs aient le temps de se reconstruire, même si avec la magie on faisait des miracles, c'était préférable de le laisser se reconstituer, puis, ce n'était pas bien grave, il fallait juste que je fasse attention... C'était vraiment chiant. Le bon côté dans tout ça, c'est que la petite fille avait retrouvé ses parents et surtout j'avais eu le temps de récupérer mes articles, ils n'avaient pas trop soufferts... Ils étaient justes trempés. Je les avais bien mit dans un coin. Donc bon, disons que c'était du shopping un peu mouvementé. Haha, ouais, on va dire ça.

Très bien, j'attrapais une pomme, pas le temps de bouffer en plus. J'allais directement au bureau de l'autre... Qu'est-ce qu'il voulait. J'entrais sans vraiment toquer. Il était encore à manger un de ses délires sucrées tout en rigolant. Tsss.

- Je suis là...

Il ne mit pas longtemps à m'expliquer. Je serrais les dents... On allait vraiment essayer de trouver un accord avec Lucifer... ? Mmh. Je comprenais cette envie, mais pourquoi ne pas l'éradiquer tout simplement ? Ouais. Je sais, c'était plus facile à dire qu'à faire... Mais bon. Je regardais alors Mephisto. Très bien, je l'accompagnerais... Il voulait prendre Yukio, mais avec ce qu'il s'était passé, je préférais y aller... Yukio et Rin devaient encore s'entraîner. Du moins, à mes yeux. Si je pouvais éviter de les envoyer au front, j'irais à leur place. D'accord d'accord, on y allait... Je passais juste me changer. Un short et un soutient-gorge couleur rouge, comme les flammes, j'espère que ça plaira à Lucifer. Haha. J'enfilais une manche de la veste de La Croix Vraie, et me voilà prête, ah oui et une écharpe, car on va dans un endroit froid. Je rejoignais Monsieur le Directeur pour aller au point de rendez-vous.

Mes pas crissèrent dans la neige alors que je prenais les devants, m'avançant un peu en garde du corps... Il y avait les silhouettes de nos interlocuteurs, ceux avec qui on allait devoir trouver un terrain d'entente. Ca allait s'annoncer plus compliqué que prévu, surtout quand je commençais à voir qui était l'accompagnant de Lucifer... Tch. Encore lui ? Mephisto me chuchota amusé: "Alors, contente?"... Tu parle. Je ne disais rien, me contentant d'avancer. Un soupire sorti de ma bouche, faisant une jolie fumée... Mes yeux roses se plantèrent dans le regard doré du "subordonné". Je ne disais rien. Pas maintenant. Ils s'éloignèrent... Je restais à l'écart, même si rester avec ce "type" ne me plaisait pas vraiment. Surtout quand il ouvrit la bouche. J'étais restée quelques secondes silencieuse, ne voulant simplement pas lui répondre. Puis, ma bouche s'ouvrit, sans pour autant le regardant, fixant Mephisto. Toujours et encore.

- Une mauvaise surprise, en effet. Chaud ? Pas du tout. On ne t'en veux pas d'être parti, tu devais être mort de peur... lançais-je en le fixant.

Rah. Et voilà. Il allait me tenir la jambe maintenant... Il pouvait pas juste se taire ? Je continue de regarder Mephisto. Je ne le lâcha pas du regard... Je me mets à bailler. Écoutant les pauvres paroles du type à côté de moi. Il me répond, c'est tout à fait normal. Aaah. Si je m'étais tue. Mais non, j'allais encore devoir le supporter... Pourquoi ? Est-ce qu'il y avait un démon qui me portait la poisse ? Je soupirais avant de fermer mon manteau à une main. Enfin, c'était dur, je ne pouvais pas fermer les boutons à une main... Tsss. Il était content ? Je suis sûre qu'il est entrain de rigoler intérieurement, il s'amuse bien de mon état, non ?

Qu'est-ce qu'il me parle de rajeunir ? Je suis toute jeune et belle. Je n'ai pas un seul cheveux blanc et encore moins des rides. Il se prend pour qui le papy là ? Je ne dédaigne même pas tourner le regard vers lui, fixant toujours mon objectif. Même si tout semble calme, je sais que la situation peut dégénérer d'un moment à l'autre. Surtout avec Méphisto... Lui qui adore voir la réaction des gens, qui s'amuse des situations les plus critiques. Je souffle dans l'air froid, ma respiration fait de la fumée, je m'en amuse. Mais mes yeux ne quittent toujours pas leur cible. Jusqu'à que cette énergumène lance une phrase qui me fit arrêter mon petit jeu. Il me fit quitter ma surveillance, mes yeux roses le regardaient rapidement:

- Totalement. Vos idéologies sont irréalisables. Complétement folles. lançais-je avant de le quitter des yeux pour regarder Méphisto.

Les humains et les démons, vivre ensemble ? Et puis quoi encore. Il y aura toujours des démons assez faibles qui voudront manger les humains. Je ne vois pas comment ça peut être possible. Tch. Il m'agace celui là !

;Je soufflais dans mon écharpe, mon menton enfoui dedans pour me réchauffer. Je regardais les deux interlocuteurs qui devaient parler de choses plus qu'intéressantes, pas comme cet imbécile. Je ne pu réprimer un bâillement, ça y est. J'étais fatiguée...

C'est vrai. Il avait raison sur un point. Pour faire avancer le monde, il fallait savoir créer, accepter, et innover. Mais toutes nouveautés ne sont pas bonnes à prendre... Et encore moins celle de devoir coexister entièrement avec les démons. C'était une très mauvaise idée. Et je suis d'accord, il y a beaucoup d'hybride. Ce n'est pas si rare... Et encore. Mais justement, si certains peuvent cohabiter avec nous, c'est parce qu'ils ont reçu une éducation. Ils ont suivis le droit chemin et encore... Qu'est-ce qu'il nous prouve qu'il ne suivront pas... Stop. J'écarquillais les yeux à mes propres pensées. Qu'est-ce que j'étais entrain de me dire ? Il faisait monter en moi une certaine haine. Non, certaines personnes n'étaient clairement pas sujette à leur démon enfoui au plus profond. Rin et Yukio ne sont pas comme ça. Je fronce les sourcils, je ne suis pas comme ça. Les humains sont certes faibles, mais avec un peu d'attention et une bonne éducation, il est possible de retenir ses pulsions... Mais que dire des démons complets ? Tch. Je soupire. Je hausse les épaules, ignorant toujours l'autre accompagnant du regard, je finis quand même par lui répondre - et parce qu'un silence serait sûrement pire -

- Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas changer. Et même si on change les mentalités, elles ne seront jamais possible... Essaye de faire cohabiter du feu et de l'eau... Tu as vu ce que ça donnait. Justement, tu es le mauvais exemple là dedans. commentais-je en prenant un air semi blasé.

C'est vrai, s'il voulait me prouver le contraire, il se plantait clairement. Si on pouvait vraiment vivre avec eux, s'il voulait vraiment nous le faire penser, je ne pense pas que ce qu'il s'était passé au centre commercial soit la meilleure des preuve. Cohabiter avec des mi-humains mi-démons c'était possible. Mais de avec de vrais démons: non. Je lui lançais un regard nonchalant:

- Vous perdez vraiment votre temps...

Je passais à nouveau à Méphisto. C'était d'un ennuis.

Tch. Il commençait à m'énerver celui là. Je fixais Méphisto, mais c'était calme et ça m'endormait. En plus les cours de ce matin avaient été plutôt long et ennuyeux... Pour une fois qu'il y en a pas un qui m'a fait une connerie ou qui a essayé des armes anti-démon sur Rin... Je soupire. C'est mieux quand il y a de l'action finalement ! Je baisse mon menton pour le mettre dans mon écharpe, je frissonnais. Il ne fallait pas oublié que je n'étais pas habillé pour ce temps. J'écoutais l'espèce de créature à mes côtés. Plus il parlait et moins il  était crédible... Il était au courant ? Je soupirais et la chaleur se répandit dans mon écharpe alors que je mettains une main dans ma poche. Je me tenais sur mes gardes, je ne devais pas la baisser, j'en étais bien consciente. A la fin de sa phrase, je lui jetais un rapide coup d'oeil, lui, menacer ? C'était une blague, non ? J'avais été la plus calme possible, il n'avait qu'à passer son chemin !

- La preuve que vous êtes instables... A la moindre petite pression vous mettez tout à sang et à feu. Tu crois que c'est le meilleur exemple ? Il ne s'était rien passé de particulier... Tu voulais juste s'amuser.

Après quoi, je me tourner vers un tronc d'arbre, et d'un coup de main valide, j'enlevais la neige pour m'asseoir, croisant les jambes évitant que ma peau nue ne touche la neige. Il fallait que je m'assois. Ca allait être plus chiant que ce que je pensais, alors je m'étais assise. Je ne regardais pas l'autre créature mais mes sens étaient en éveils, je n'allais plus me laisser prendre par surprise. Toute façon, ici, à part des arbres, je ne vois pas ce qu'il allait brûler. A part Méphisto, mais ils étaient bien loin.

Je levais le regard, haussant un sourcil, presque amusée par cette phrase. Le vent tourne en notre défaveur ? Ou avait-il vu ça ? J'haussais les épaules, avant de le quitter du regard.

- C'est ce que tu penses... Même si vous prévoyez une armée entière, nous finiront pas vous réduire à néant. Pourquoi ne restez vous pas tranquillement chez vous... balançais-je en soupirant.

Oui, pourquoi avaient-ils dû venir ? Tch. C'était plus simple si on pouvait tous les tuer. J'eu alors une pensée envers les jumeaux, secouant la tête je reportais mon attention sur les deux "chefs". Je me demande ce qu'ils pouvaient bien se dire...

Ca avait l'air tellement insignifiant à ses yeux tout ce qui s'était passé. C'est pour ça que les gens de son espèce ne méritait simplement pas de vivre. Oui. Il y en avait qui étaient "gentils"... Du moins qui n'avaient pas dévié du droit chemin. Lentement je levais la tête vers le ciel soupirant. Il disait beaucoup de mot pour ne rien dire. Je lui jetais un coup d’œil rapidement avant d'aller m'asseoir. Il pouvait dire ce qu'il veut, je le regardais.

- Si ça ne tenait qu'à moi, c'est sûr qu'on vous aurait déjà tous exterminés, mais nous ne sommes pas "des monstres". Nous, au moins on attaque pas juste par... "Amusement". lançais-je en regardant le buisson qui venait de faire du bruit.

Est-ce que ça allait durer encore longtemps ? Je regardais Méphisto au loin, même si je doutais encore de lui, je devais le surveiller. Je doutais de lui. Ou plutôt du fait qu'il ait caché le fils de Satan, mais "Le vieux" a sacrifié tout pour ses fils. Alors je devais lui faire confiance... Même si le procès de Rin avait été assez difficile et avoir son "éducation" entre les mains, c'était encore pire. Je soupirais rien que d'y penser.

Les petits bruits attirèrent mon attention, je me tournais pour voir ce que c'était. Des lapins polaires. Ils étaient mignons. Je me penchais en tendant la main et sifflant doucement, je laissais mon aura de "Dompteur" prendre le dessus pour les mettre en confiance. Un des lapereaux s'aventura même jusqu'à ma main, je pu le caresser tranquillement... Je pu le prendre sur mes genoux, la famille semblait curieuse. J'esquissais un fin sourire et je me mettais à caresser le petit lapin. Enfin quelque chose de... Plaisant. Je regardais ensuite Saburota:

- Pourquoi verser du sang ou allumer un feu si ce n'est pas nécessaire ?

Oui. Je savais qu'il était sans coeur. Mais on devait passer le temps, au moins essayer d'avoir un peu plus d'information sur sa façon de penser.

C'est vrai. Sur ce point, je ne pouvais pas le nier... Certains humains étaient pire que les démons. Bien pire... Donc pour une fois, je ne pouvais qu'être d'accord sur ce qu'il venait de dire. Les Hommes sont loin des tous des êtres parfaits. Personne d'ailleurs. On est assez pitoyables dans notre genre même. Une chose aussi simple qu'un bout de papier imprimé avec des chiffres dessus est capable de déclencher des guerres. C'est dans la nature humaine... Je soupire en regardant rapidement le mangeur de démon.

- Tu as raison. Mais tord... Je pense que c'est comme vous. Personne n'est totalement mauvais. Certains peuvent se contrôler, mais disons que la majorité sont des cibles à abattre. lançais-je en le fixant.

Je ne peux pas tous les condamner. Ca serait condamner Rin et Yukio, tout comme certains élèves cachés dans l'académie. Je sais qu'ils peuvent rester sur le droit chemin. Je soupire. Regardant le mignon lapin sur mes genoux. Je passe ma main dans son pelage, il semble renifler l'air... Peut-être se méfie-t-il de l'homme bizarre en uniforme ? J'esquisse un sourire moqueur, il a raison. Je reste alors silencieuse, écoutant toujours les paroles de Saburota. Je relève le visage vers lui, moqueuse: "si certaines personnes n’avaient pas essayé de décider de ma vie", ah oui ? Il en a sur la conscience le petit ? D'un ton ironique je le regarde:

- Tu veux en parler ? C'est donc à cause d'un traumatisme que tu es devenu comme ça ? Tu n'étais pas assez fort psychologiquement pour t'en sortir... ? Et surtout, à l'âge adulte, tu n'étais pas assez courageux pour t'en sortir par toi même ? Tu avais encore besoin d'écouter les autres ?

Moqueuse ? Oui. Mais en même temps... Il ne pouvait pas en vouloir au monde et vouloir détruire le monde pour ses erreurs passées. Il ne pouvait que s'en prendre à lui même. Il était encore moins crédible... Je vois un oiseau atterrir sur le tronc d'arbre, sûrement attiré par la troupe de lapin à mes pieds, il doit penser qu'il y avait à mangé. Je le regarde, et comme pour le lapin, je laisse mon aura le charmer en tendant la main, ou plutôt un doigt pour qu'il s'y perche. Il fallait bien s'occuper !